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Octobre 2018 - Croisière hauturière – Malaga-Les Canaries

Ecrit par Samantha

La croisière, organisée par Markus, s’est déroulée du 13 octobre au 3 novembre 2018, entre Palma de Majorque et Les Canaries. Elle a été partagée en deux croisières. La première (C1) de Palma à Malaga (Benalmadena), estimée avant départ à environ 450 milles, et la deuxième (C2) de Malaga aux Canaries, à 750 milles. Ces croisières sont adressées à celles et à ceux qui désirent accumuler des milles en vue de l’obtention du permis mer suisse et peuvent être considérées comme des croisières hauturières de formation.


Croisière 2 : le récit …


Lundi 25 juin 2018, à 19h00 :

Soirée d’équipage chez Markus

Markus a comme habitude d’organiser une soirée d’équipage, qui a comme objectif de faire connaissance entre les équipiers, d’en apprendre un peu plus sur le déroulement des croisières et de répondre aux questions que nous pouvons nous poser.

Nous passons à travers l’ordre du jour, qui comprend la description du bateau, les attentes des équipiers pour la croisière, le programme de la croisière (grosso-modo, mais qui ne tient pas compte de la météo !), le matériel collectif à répartir et à emporter, mal de mer ou problèmes de santé éventuels, organisation du voyage, finances et caisse de bord, organisation de la vie à bord, gestions des déchets à bord, présentations du livre de bord, préparation à la croisière, répartition des tâches à bord (fixes et volantes), sécurité, liste d’équipage et des personnes à prévenir, etc…

Nous découvrons ainsi notre bateau : un Jeanneau Sun Odyssey 519 (2018), TE FITI (déesse polynésienne ayant le pouvoir de créer la vie grâce à son cœur). Quel sera son pouvoir sur nos équipages et nos voyages ? Vous le découvrirez tout au long de ce récit….

… et nous nous découvrons. Le courant entre chaque participant aux deux croisières passe immédiatement, la grillade organisée par la famille de Markus est délicieuse et nous partons avec des étoiles plein les yeux en vue de cette expérience extraordinaire, mais sans quelques appréhensions, qui nous attend 3 mois plus tard !


Nous voici :

Evelyne et son mari Marcel, co-skipper, Rebekka et son fils Anaël, Fabien, Camille et son papa Marcello, Yanick du Canada, Jérôme, photographe et bloggeur et Markus, notre skipper, qui participeront à la C1 du 13 au 20 octobre, pour un total effectif de 481.56 milles, puis :

(en sens horaire de en haut à gauche au centre)

Samantha, Marcello, André, Dominique, Jacqueline, Michel, Serge et Markus qui participeront à la C2 du 20 octobre au 3 novembre, pour un total effectif de 1'063.14 (dont 921.36 milles validées pour le permis mer).


Et voilà, c’est parti !

Vendredi 19 octobre 2018, 19h00 :

Benalmadena (Malaga)

Six équipiers ont l’immense plaisir de rejoindre dans la soirée le premier équipage pour partager leur dernière soirée avec un succulent repas, vif en échange et en émotion, au vu de toutes les expériences vécues lors de la navigation entre Palma de Majorque et Malaga (Benalmadena). Temps, vent, vagues, houles, grains, couchers de soleil, mal de mer et fortes émotions ont bien soudée cette équipe tant les récits sont joyeux, comblés, rayonnants, époustouflants, intimes, authentiques, prudes, ...

Nous accueillons leurs émotions et leur laissons cette intimité qui les soude comme jamais ce soir, avec cette effervescence qui dès demain marquera le début d’une cohabitation à 8 durant ce magnifique voyage qui nous attend. Nous ne résistons pas à consulter les premiers gribs nous donnant une trajectoire possible, Malaga, Gibraltar, puis un routage vers les Canaries qui s’approche de quelques dizaines de milles de Madère. Nous décidons ensemble d’attendre notre nuit à Gibraltar pour décider définitivement si profiter de frôler cette île fleurie pour s’y arrêter. Aucun de nous n’est jamais allé à Madère, mais chacun de nous a émis un jour le souhait de pouvoir s’y rendre. Voilà un plan de navigation qui commence à papillonner dans nos esprits et avec lequel on s’endort tous paisiblement, profitant de cette dernière nuit à terre.


Samedi 20 octobre :

Benalmadena (Malaga)

Après un petit déjeuner copieux dans nos hôtels respectifs, nous rejoignons le premier groupe peu avant midi. Ils s’affairent encore aux nettoyages (très soignés), aux rangements, aux bouclements des valises. On ressent cette envie, ce besoin de ne pas quitter le bateau … certains hésitent à prolonger, certains se transformeraient volontiers en petites mouches pour continuer le voyage. Nous partageons encore un morceau de pain et fromage, un verre de vin rouge et le groupe de la croisière 2 part pour l’avitaillement. Nous nous rendons dans un grand supermarché et faisons les achats pour une semaine entière, en tenant bien sûr compte des besoins en eau pendant toute cette période et surtout des besoins pour les plats que chacun d’entre nous va concocter pendant le voyage. Il y a plein de supermarchés facilement accessibles par taxi, ouverts jusqu’à tard le soir : quatre caddies pleins sont donc rapatriés au bateau, rangés/triés/orchestrés/classés méticuleusement afin de tout retrouver à chaque besoin. Les derniers de la croisière 1 s’en vont … un adieu nostalgique, mélancolique, nous laissant un dernier regard de regret et d’envie. Je reconnais ce regard : celui d’une âme comblée. Nous entamons alors une séance de sécurité à bord qui durera 1h30 afin de connaître tous les coins et recoins du bateau, l’emplacement de tout le matériel de sécurité, les instructions de Markus sur la sécurité à bord (comportement, aptitude à adopter, …). Le soir nous dînons sur le port, rentrons au bateau et décidons de larguer les amarres pour 8h00, donc diane à 6h45, pdj dès 7h00… Les courants et les marées nous seront favorables jusqu’à Gibraltar.


Dimanche 21 octobre :

Benalmadena– Gibraltar

A 8h11, nous passons l’embouchure du port, avec un vent de 5 nœuds. Temps nuageux, couvert. Nous attendons quelques grains sur le trajet qui nous mène à Gibraltar, mais les courants et les marées sont avec nous. Nous allons également alterner voilure et moteur pendant notre navigation.

Tout au long de cette première journée, nous prenons possession du bateau et surtout faisons connaissance entre l’équipage. Nous sortons également les lignes et la canne à pêche, fiers d’exhiber notre matériel et tester leurs performances mais surtout fébriles d’attendre le moment d’une éventuelle prise. A peine mises à l’eau, à exactement 9h59, une première prise avec une toute petite bonite, qui s’échappera au moment de la hisser à bord. Fiers de cette première prise manquée, nous remettons immédiatement la ligne à l’eau, qui est à nouveau prise par un maquereau, puis un deuxième, un troisième et un quatrième : le repas du midi est donc assuré ! Michel s’occupe de vider et préparer les poissons, que nous allons manger agrémentés par des pommes de terre cuites à l’eau, de l’huile d’olive et du persil. Quel délice, d’autant plus à la vitesse à laquelle ils ont été pris ! Les premiers relèvements au sextant sont pris par Markus et Michel : deux générations se comparent.

A 15h00 le temps se gâte sérieusement, de gros nuages et des éclairs apparaissent à notre tribord. Le vent force à 5-6, la visibilité est réduite. Quelques gros navires nous entourent, et nous n’arrivons pas à comprendre leur route : nous restons donc très vigilants. Nous pronostiquons de pouvoir y échapper tout juste, mais cela sans compter que le vent tourne et nous frappe à 15h40 avec une pluie torrentielle, qui même les lunettes de plongée n’arriveront pas à nous permettre de mieux voir l’horizon… mais ça nous fait en tout cas beaucoup rire !! Nous sommes trempés (sauf Markus, le skipper, qui lui malin ne s’y est pas exposé). Cette pluie et la mauvaise visibilité nous suivront jusqu’à Gibraltar. A l’embouchure de la baie le temps se dégage enfin, nous permettant de voir enfin le rocher, un grand navire militaire nous passant devant (et qui nous oblige, par précaution, à faire un tour sur nous-même) et les grands navires à l’ancre parsemés dans la baie.

Nous longeons le rocher et arrivons à Marina de Alcaidesa, derrière la piste d’atterrissage, sur territoire espagnol. Nous amarrons au ponton de l’essence à 18h06. Que cela tienne, 6 minutes trop tard pour prendre de l’essence. Un comble dans un pays où l’heure est tout sauf une précision ! Faudra revenir à 8h00 le lendemain matin. La marina est toute neuve, immense, avec très peu de bateaux, et pas chère (31.20 € par jour) avec wifi inclus. Formalités d’arrivée faites, nous recevons une place tout près des douches et sanitaires. Nous allons manger sur le bateau la recette de Jacqueline, un curry vert aux légumes succulent et surtout profiter de la dernière douche chaude à terre avant de prendre définitivement le large. Markus, Dominique et Jacqueline (qui sont nos co-skippers pendant notre navigation) nous présentent les options de routage, nous décidons à l’unisson de faire cap sur Madère, avec un départ retardé de malheureusement 2 heures sur les courants favorables pour passer le détroit de Gibraltar, dû à l’ouverture tardive de la pompe à essence.

Courants à Gibraltar

Aujourd’hui, nous avons parcouru 57.5 milles, dont 25 à la voile, vents en se renforçant de force 2 à 5/6, houle 2-3m, par temps couvert/pluvieux/orageux/mouillé/très mouillé.


Lundi 22 octobre 2018 :

Gibraltar - en route pour Madère

A 7h42 nous voilà à la pompe à essence ! Quel exploit ! Nous voulions être les premiers afin de pouvoir partir le plus rapidement possible. Les procédures administratives paraissent très archaïques : une personne doit être envoyée au ponton d’amarrage pour vérifier la consommation d’eau et de courant pour la facturation (il s’avère que les 2.- € facturés coûtent plus cher que l’envoi de la personne, mais bon, nous n’essayons pas de comprendre cette procédure bien inutile), le programme informatique semble des plus archaïques aussi : la crew-list doit être rentrée manuellement. Nous reprenons la mer à 8h25, et à peine en dehors du périmètre du port nous sortons la GV, mais celle-ci reste bloquée à l’intérieur du dérouleur. Nous entamons alors une navigation en cercle, en respectant une profondeur entre 6-7m et essayons par tous les moyens de la sortir (tirer un peu, ré-enrouler, abaisser la sortie de la GV) ce qui finit par arriver bien 8 minutes plus tard. Nous prenons donc cap 200° en direction du détroit, en essayant d’éviter tous les gros navires amarrés dans la baie. Un groupe de dauphins croise notre route et s’amuse à la proue d’un grand navire qui passe dernière nous : c’est le premier d’une longue liste que nous allons rencontrer ! La vue sur le rocher est époustouflante : enrobée de son chapeau de nuages …une promesse d’y reviens-y détonne dans ma tête.

Le passage de ce détroit semble à première vue assez compliqué pour de nombreuses raisons. La première étant l'étroitesse du détroit et l'important trafic maritime, le plus fréquenté au monde par les cargos et autres pétroliers. La seconde étant l'état de la mer qui dépend lui-même de plusieurs facteurs. Entre en jeu le phénomène de marée, conjugué au fait que l'océan rempli la Méditerranée qui se vide plus rapidement, créant un courant de surface (1 à 3 Nds) vers l'Est du détroit, ajouté à un courant opposé sous la surface dû à une différence de salinité. D'autre part selon les vents rencontrés (d'Est ou d'Ouest) au moment de la traversée un autre courant viendra s'ajouter et compliquer encore plus les choses. En plus de tout cela, les vents soufflent très fort à Tarifa à l'ouest du détroit (environ 30 Nds 300 jours par an) tout au long de l'année alors qu'ils sont négligeables au même moment à l'entrée Est du détroit à Gibraltar. Bref, pour ne pas trop vous bombarder de fabulations théoriques, dans la pratique cela a été un jeu d’enfants : très bonne visibilité, pas beaucoup de navires et surtout, très au loin de la route que nous entreprenons, le vent sur Tarifa est effectivement monté comme nous l’attendions (force 6), mais venant nord/est et donc au portant ou au travers, nous prenons un ris avant de virer nord/ouest, cap 296°.

Nous entamons notre voyage vers Madère, au cap 260°, vitesse 7 noeuds, avec un vent force 5, avec des conditions météo dégagées. Avant le coucher du soleil, nous décidons de mettre le voilier à la cape, d’arrêter donc le bateau, et se jeter à l’eau. Nous sommes à 50 milles des côtes, profondeur à plus de 2’000m. Nous accrochons une bouée au bateau pour nous permettre de nous tenir, au vu de la petite vitesse toujours présente. Etant donné les restrictions d’eau que nous nous sommes imposés pendant la traversée, nous essayons l’efficacité du produit de bain «Sea Champoo », biodégradable (disponible également sur www.amazon.fr) et qui ne demande pas de rinçage à l’eau claire. Ce produit, je l’ai testé depuis plusieurs années pendant les croisières en Méditerranée avec un excellent résultat : peau et cheveux restent doux et non salés après le rinçage en mer. Nous en sommes tous conquis, dès ce moment toutes les douches/bains seront pris de cette manière … ce qui nous fera utiliser que 100lt/600lt pendant 5 jours de traversée. Un vrai exploit d’équipe !!!


A 19h00 environ, la deuxième visite d’un groupe de dauphins jouant avec notre proue: tout le monde y est pour les photographier et admirer/contempler ce ballet.

Nous dînons : c’est mon tour de préparer mon Byriani au poulet, souvenir de l’Ile Maurice. Pendant ce temps, Michel pétrit la farine pour notre pain de demain.

La montée de la pleine lune à l’Est donne le départ des quarts. Durée de 3 heures, avec toujours 2 personnes présentes sur le pont, avec un échange d’équipage toutes les 1h30, avec instruction de ne pas aller à l’avant du bateau, changer le cap ou la voilure sans en avertir Markus. Toute anomalie lui doit être également transmise. La nuit fût bien calme, claire, à l’exception d’un grand navire donc les feux n’étaient pas assez visibles pour en définir le cap et d’un navire hors-bord passant à moins de 30m à l’arrière du bateau, sans lumières, à toute allure, … nous nous sommes demandé si ce n’était pas les mêmes que Serge avait croisé à l’aube sur la plage attenante la marina de Gibraltar débarquant des sacs poubelles entiers de drogue. Nous avons donc continué toute la nuit à être très vigilants.

Aujourd’hui, nous avons parcouru 96,5 milles, dont 25 à la voile.

Mardi 23 octobre :

2ème jour de traversée

La lune assombrit les milliers d’étoiles dans le ciel, mais nous laisse le privilège de repérer de temps à autre des étoiles filantes… Quel magnifique sentiment de paix, de plénitude. Les quarts sont aux échanges, aux discussions, à la découverte, aux rires, aux silences, à la contemplation, à la concentration. A 02h36, nous évitons un tanker sur notre route et à 3h56 nous empannons et faisons cap au 240°. Avant que le soleil se lève, nous mettons en route le moteur pour charger les batteries. Le soleil apparait à 8h30 ce matin. La journée prend son rythme : nous prenons le pdj tous ensemble vers 9h00, à 12h00, exercice de CRASH TACK (MOB, homme à la mer avec arrêt immédiat du bateau, auquel chacun d’entre nous se teste), leçon de voilure par André, bain à 4000m de profondeur, siestes, lecture, cuisson du pain, atterrissage d’un oiseau délicatement maquillé de jaune que nous nommerons Dyson (car il mange toutes les miettes qui tombent par terre), Tombeur (car il a un regard de charmeur) et qui s’envolera à nouveau dans la soirée, blagues de notre Serge, apéro, merveilleux coucher de soleil, à qui on demande de ne pas se coucher, dîner (André et son omelette au jambon et fromage) et reprise des quarts.

Nous avons parcouru 120,7 milles, dont 53.7 au moteur, temps partiellement couvert le matin, puis dégagé dans l’après-midi et soirée, vents à force 1.


Mercredi 24 octobre :

3ème jour de traversée

Le jour se lève à 8h18 ce matin. Le soleil apparaît enfin à 8h57. Le lever est magnifique, dégagé, avec des couleurs qui s’étalent du bleu foncé de la mer, au rouge, à l’orange, au jaune et à nouveau au bleu nuit du ciel. Une magnifique photo capture cet instant avec nos deux lauréats du jour en ombres chinoises : Dominique et Jacqueline ont, pendant la nuit, est plus précisément à 01h35 UT+2 au 35°26.6’N 009°31.3’W, passé le cap des 1000 milles nécessaires à l’obtention du permis voile! C’est la fête !

La journée reprend son rythme : pdj tous ensemble vers 9h30 avec le pain frais de Michel, leçon de voilure par André, déjeuner à 14h00, pendant lequel nous recevons la visite de Mercredi, un petit oisillon atterri à bout de force à l’arrière du bateau et qui tombera de sommeil dans les bras de Serge, bain à 17h36 à 4000m de profondeur, siestes, lecture, blagues de Serge, Michel et André, apéro, contemplation d’un merveilleux coucher de soleil, à qui on demande à nouveau de ne pas se coucher, dîner par Markus avec son excellent curry au poulet, préparation d’une couchette pour la nuit pour Mercredi, et reprise des quarts. Aujourd’hui, nous avons parcouru 131 milles, le temps a été partiellement couvert le matin, puis dégagé dans l’après-midi et soirée, vents passant de force 3-2-4.

Milles moteur : 108.


Jeudi 25 octobre :

4ème jour de traversée

Le jour se lève à 8h22 ce matin. Le soleil apparait à 9h03. La journée commence tristement avec la découverte du corps sans vie de Mercredi sur le pont : il n’a pas survécu à l’épuisement.

Mercredi

Nous lui réservons une petite cérémonie, avant de le remettre à la mer. La journée reprend ensuite son rythme : nous prenons le pdj tous ensemble vers 10h15, déjeuner, bain à 17h00 à 4200m de profondeur, siestes, lecture, instructions, blagues de notre Serge, que nous attendons maintenant, apéro, nous réalisons que j’ai également passé le cap des 1000 milles pour mon permis, ce matin à 08h56 au 34°51.4’N 012°41.4W et que Marcello va le passer pendant la nuit, contemplation d’un merveilleux coucher de soleil qui commence à se couvrir, dîner préparé par Marcello (lentilles aux légumes).

A 19h11, soudainement le moteur s’arrête. Serge et Markus le contrôlent sous toutes ses coutures: il s’avère que celui-ci se met automatiquement en arrêt quand un objet/algue y passe dedans, nous redémarrons, préparons la météo de demain, mettons le pain en route et reprenons les quarts. La journée a été très calme, mais le début de la nuit ne va pas être pareil : à l’horizon de gros cumulus avec leurs lots d’éclairs : un vrai feu d’artifice. Nous allons zig-zaguer pendant plus de 2 heures pour les éviter ainsi que les gros grains qui se présentent devant nous. L’effervescence va être totale : équipement de pluie, observation, attention, comptage de la distance de l’orage (1sec/300m) prise de décision, empannage, virement, … tout ça pour finalement se rendre compte que le grain avance parallèlement à nous et que la pluie est juste à 10m de nous. Nous empannons pour le contourner par derrière, il commence à pleuvoir : on est prêt ! Nous longeons le grain en sens inverse et réussissons à lui passer derrière. Dès là, la nuit continuera à être plus calme… Aujourd’hui nous avons parcouru 124.4 milles, le temps a été dégagé avec de gros cumulus en formation et orages en soirée, vents à 5 nœuds, houle de 2 m. Milles moteur : toutes.


Vendredi 26 octobre :

5ème jour de traversée

Marcello a lui aussi passé le cap des 1000 milles à 23h41 hier soir, au 34°17.1’N 014°03.6’W.

La pluie s’abat sur nous au lever du jour peu après 8h00: cumulus et grains de part et d’autres, et même une amorce d’une trompe d’eau à notre tribord, que nous observons avec beaucoup d’attention pendant bien une trentaine de minutes et qui finit par se dissiper. A 11h00, un grand groupe de dauphins vient jouer avec nous à la proue du bateau. A 12h00, un énorme arc-en-ciel apparait à tribord et forme un demi-cercle. Un énorme cumulus nous fait présager le pire et il est devant nous, mais il se dissipe et la journée reprend son rythme: déjeuner, bain à 16h00 à 4200m de profondeur, qui se transforme en plongée sous-marine : les fils de pêche, au moment de la mise à la cape s’enroulent sur le safran et la quille (heureusement pas au moteur), siestes, lectures, blagues de Serge, Michel, Dominique et André qui lui donnent enfin le tour, apéro, rires et fou-rires, le temps se couvre, le vent monte en puissance. A 19h57 nous entrevoyons l’île de Porto Santo, au nord-est de Madère, mais que nous ne verrons plus par la suite à cause du mauvais temps et de la nuit: nous ne sommes plus qu’à 40 milles de Madère. Dîner, le fameux risotto aux bolets de Michel, qui a dû faire ces derniers jours le guet afin de préserver tous ces ingrédients. Nous avons parcouru 168.5 milles, avec un temps partiellement couvert avec cumulus en formation en soirée, vents à force 2 dans la journée et puis se renforcent à 5 dans la nuit, houle de 2 m. Milles moteur : les mêmes.


Samedi 27 octobre :

Madère, Quinto do Lorde

Pendant la nuit, le vent en force 5 nous oblige à nous mettre au moteur et réduire les voiles (on enlève la GV et laissons le foc) : la houle nous bouscule dans nos couchettes et sur le pont, les voiles faseillent et font beaucoup de bruit. Au moment d’enrouler le génois, l’écoute se prend dans le hublot mal fermé de Jacqueline et Dominique (à bâbord). La force du vent arrache la vitre en plexi et la casse en plusieurs parties. L’eau entre dans la cabine : en urgence leur cabine est vidée, épongée et condamnée, le hublot fermé avec un sac plastique. Ils prendront ma cabine, lors de mon quart pour se reposer.

Il fait encore nuit à 7h30 quand nous arrivons enfin à Madère au port de Quinto do Lorde, à l’est de l’île. Nous sommes tous sur le pont, fatigués, épuisés et nous restons concentrés, vigilants, attentifs : nous entamons les recherches d’une place au port qui nous paraît bien occupé. Nous y allons à tâtons, le vent est assez fort pour la manœuvre (23 nœuds), personne ne répond à la VHF, le quai visiteur s’avère être un mur de plus de 2 m auquel un amarrage est juste impossible. Nous cherchons parmi les voiliers une place dans laquelle s’enfiler. La marée est basse, nous restons très attentifs au profondimètre. Nous en trouvons enfin une, sur un des derniers pontons, tout au fond, amarrons en arrière, mais les amarrages qui traversent le pont, de bons suisses, ne nous plaisent pas : nous ne sommes pas satisfaits. Nous voyons une autre place de l’autre côté du ponton et décidons de la prendre. L’accueil britannique du voilier d’à côté est des plus glacials, nous interdisant même de s’y amarrer, car voulant rester tranquilles ! Nous ne les écoutons pas, et allons tous nous coucher, en réorganisant les couchettes, à l’exception d’André qui décide de grimper sur la falaise pour voir le point de vue sur le port. Réveil à 9h30, pdj, passage à la marina (la place y coûte 67.- €, moderne, bien équipée, à conseiller malgré son éloignement du centre de l’île, mais c’est peut-être pour cette raison qu’on y est paisibles), mais personne ne semble encore réveillé, prenons l’essence et changeons à nouveau de place, courses, douche et s’organise la réparation du hublot, par le talentueux Serge : coller, scotcher, et tester son étanchéité.

Nous décidons également de prolonger d’une nuit notre halte à Madère, en raison des vents violents à plus de 40 nœuds et houle de 5m attendus pour le lendemain.



Nous profitons de notre journée à terre pour visiter Funchal en organisant un taxi depuis l’hôtel de la Marina. Le soir nous allons manger dans le restaurant de l’hôtel, qui donne sur la mer : très bel et délicieux endroit qui en vaut le détour ! Le service y est impeccable et la présentation des plats remarquable : un excellent moment de détente, de rires et fou-rires. C’est fou comment on commence à se connaître tous : nous arrivons à anticiper les moments de blagues, … rien nous échappe, nous restons alertes à toute occasion pour interpréter, déformer, et mettre en dérision.


Dimanche 28 octobre :

Madère

La matinée commence calmement, on vérifie l’étanchéité du hublot, on trafique tous chacun de son côté, douches, courses, météo, … seulement que voilà, au moment où Serge descend en cabine, les charnières de l’escalier lâchent, l’escalier se décroche et il tombe avec : plus de peur que de mal, mais la descente est donc impraticable et doit être impérativement réparée de manière stable et ferme avant de reprendre la mer. Il est tout de même incroyable que le pan d’escaliers soit retenu par uniquement 2 charnières. Celles-ci avaient déjà montré un peu de fatigue au début de la croisière 2, et qui s’est accentué pendant les jours passés. Encore le matin même, à notre arrivée au port, une faiblesse supplémentaire avait été constatée, faisant craindre la non-tenue de l’escalier… et ceci est arrivé 2 heures plus tard ! Il devient donc impératif de le réparer : on s’organise pour se rendre dans un supermarché brico et y trouver le nécessaire pour les réparations. On décide de louer 2 voitures, l’une pour l’équipe qui se rendra au supermarché et ensuite effectuera la réparation et une autre, pour le reste de l’équipe qui pourra profiter pendant ce temps de visiter l’île.


L’équipe 1 réussira à réparer de manière très efficace la descente avec beaucoup d’imagination et rejoindra l’équipe 2 à Santa Cruz, au bord de la mer, pour manger une casserole de poissons et un morceau de viande. Ce petit port très hospitalier et typique nous fait humer les vagues déchainées comme annoncées par une météo. Les images sont très suggestives.

Dans la soirée, nous faisons connaissance avec le propriétaire du pogo amarré à notre bâbord : Philippe, un aventurier français, ayant vécu 15 ans à Lausanne, ayant fait l’Ecole Hôtelière de Lausanne entre 1981/1985 (ah ce hasard), installé à Alicante, se rendant tous les étés en voilier aux Açores pour la saison où il a acheté plusieurs terrains et rénové des bergeries en habitations: un vrais passionné, que nous avons un énorme plaisir d’écouter. Nous avons également beaucoup de plaisir à visiter son bateau, entièrement vidé, conçu et reconstruit en résine par lui et son fils, prof à l’ECAL. Tout est réfléchi, pratique, à en devenir même ludique. Une très belle rencontre, qui nous fait rêver d’Açores et d’aventure.


Lundi 29 octobre :

Madère – Les Canaries

Le jour ne s’est pas encore levé quand, à 7h00, nous quittons le port de Quinto do Lorde. Le vent souffle par rafales à 23 nœuds, la houle est encore réduite, grâce à la protection de l’île. Nous hissons les voiles, et prenons le cap 160°. Le soleil se fraye un passage entre les nuages à 8h28. Déjà après quelques minutes, la houle s’installe. Elle fait entre 4 et 5m. Le voyage s’annonce mouvementé comme prévu. « C’est affreux » entonnera Jacqueline dans une vidéo. Vent à Force 5-6 : nous décidons de garder les Ilhas Desertas à notre tribord et faisons cap 204°.

A 12h, nous hissons le genacker, mais pour des raisons qui nous sont inconnues (peut-être la force du vent, la fragilité du matériel ? A pas exclure au vu de tous les problèmes techniques rencontrés), la chaussette lâche et il finit dans l’eau : la puissance est remarquable et on craint le pire. Fort heureusement nous arrivons à le hisser rapidement à bord, sans qu’il passe sous le bateau et dans le moteur. Il n’est plus utilisable : la cingle est déchirée, ainsi que des toutes petites parties de la voile et le mousqueton le retenant s’est complètement écarté. La journée passe sans trop de changement, vent et houle constant. Dans l’après-midi nous réparons également le loch, qui s’était arrêté de fonctionner. Il se trouve entre les deux cabines avant : Markus et Michel enlèvent le bouchon auquel il est attaché à la coque et le remplacent par un autre pour éviter que l’eau s’engouffre dans le bateau, ils le nettoient et le remplacent à nouveau.

Le soleil se couche à 19h19, les quarts, avancés à 20h00, donnent le départ de la nuit. La lune reste cachée par un nuage et nous permet de pouvoir admirer des milliers d’étoiles scintillantes. Des étoiles filantes traversent parfois le ciel : c’est magnifique ! Pleins de vœux, de promesses, de questions qui trouveront toutes un jour, nous l’espérons, un bonheur marin !

Aujourd’hui nous avons parcouru 117 milles, dont 79.6 à la voile, vent force 4-5-6 durant la journée et 2-3 en soirée.


Mardi 30 octobre :

2ème jour de traversée

A 05h58, le vent monte vertigineusement avec des rafales à 28. Dominique et Jacqueline réveillent Markus pour réduire les voiles et prenons 3 ris : le bateau est encore moins stable. 1 er record du parcours : vent à 28 et vitesse du bateau à 12,3 nœuds.

Le matin arrive, nous nous retrouvons au petit déjeuner pour débriefer la nuit et les changements des conditions. La journée reprend son cours : vent toujours à force 3-4, houle moins importante, 2-3m. Nous profitons aussi du soleil pour barrer et surfer sur les vagues : un vrai bonheur. Nous arrivons à percevoir au loin à bâbord Tenerife et plus tard La Gomera. Nous sommes plus qu’à 30 milles. Le soleil se couche majestueux entre les cumulus et les trompes de pluie que nous observons et suivons à l’horizon : quelques gouttes de pluies retentissent, on s’équipe, mais le temps en décide autrement. Les grains resteront loin derrière nous. La nuit s’installe, faisons cap vers la Gomera et le Port de San Sébastien. Comme prévu par les cartes, nous commençons à ressentir les courants qui se forment entre les iles, les vagues deviennent croisées, le vent augmente en force 6 et la navigation avance lentement mais tumultueuse. Jacqueline et moi-même sommes de quart : nous estimons la route, corrigeons pour avoir une houle plus favorable. Le phare de San Sébastien s’approche, Markus se lève (a-t-il un radar interne ?) et organisons l’approche. On réveille les équipiers qui ont souhaité pouvoir participer à la manœuvre (tous) et approchons du port. Appel par VHF au port, qui répond(!) et qui va se déplacer pour nous indiquer l’emplacement à prendre. PS : la place avait été réservée le matin. Nous amarrons, les plus téméraires partent pour une douche et puis un grand sommeil ! Il est 5h du matin… et nous sommes bien fatigués : les derniers deux jours ont été éprouvants en termes de conditions.

Nous avons parcouru au total 186.9 milles, dont 139.3 à la voile, vents en force 5-6

avec houle de 3-4m.


Mercredi 31 octobre :

La Marina de San Sebastian de La Gomera

Après ce repos bien mérité, nous décidons de partir visiter San Sébastien. La Gomera reste l’île la plus préservée du tourisme car elle ne possède que très peu de plages. Elle est également une des plus petites îles de l’archipel. Elle dispose d’une forêt dense et sauvage classée Parc national et Patrimoine de l’Humanité, et offre une flore d’une grande richesse, de paisibles ruisseaux et de nombreuses espèces animales. Vous y admirerez également un paysage sculpté par l’érosion et un relief escarpé avec de profonds ravins plongeant dans la mer.

D’abord le point de vue d’où nous rêvons les yeux ouverts au Cap Vert lointain mais si proche (à 758milles), puis le groupe se scinde en deux : ceux qui retournent au village, ceux qui partent à la découverte de la vue au-delà de la colline. Nous nous retrouvons tous au bar du kiosque du village pour l’apéro où nous dégustons un « Monaco » local, nous poursuivons par un déjeuner dans un restaurant typique et ensuite à la découverte des rues, de la maison de Christophe Colomb et des églises. A ne pas manquer si vous naviguez aux Canaries : La Gomera reste un point de chute authentique et encore préservé par le béton touristique.


Jeudi 1er novembre :

La Gomera – Tenerife (San Miguel)

Nous quittons le port à 9h20 ce matin, en tergiversant sur l’étiquette navale. Le bateau ayant amarré à côté de nous dans la journée de hier a posé ses amarres au-dessus des nôtres, alors que l’étiquette veut qu’on les dépose en dessous.

Nous hissons les voiles et partons au cap 100° vers San Cristobal (Tenerife), où nous avons prévu de mouiller et manger avant de poursuivre vers San Miguel. Les zones de vent sont bien délimitées et arrivons à en prévenir les rafales soudaines qui s’installent. Serge, Marcello, André, Jacqueline et moi-même prenons à notre tour la barre, puis à l’approche de Tenerife, nous commençons à observer la présence de catamarans, qui nous indiquerai la présence de baleines, présentes en grand nombre dans ce périmètre.

Et voilà qui fût. A quatre reprises nous nous retrouverons à quelques mètres de groupes de baleines allants jusqu’à 8 individus. Elles sont paisibles, au repos, nous voyons bien leur ailerons et entendons leur souffle. Quels moments de bonheur de pouvoir les observer de si près, jusqu’à les entendre. Un moment paisible, silencieux, admiratif, le temps s’arrête et on prend conscience de leur majestuosité et du privilège qui se présente à nous. Nous sommes comblés !



Nous mouillons à une profondeur de 7m dans l’anse au sud de San Cristobal. De la mer, les environs ne sont pas très gracieux, beaucoup de béton, d’immeubles construits dans l’anarchie, un terrain vague de pierres et galets en guise de plage, le fond est à peine visible… Nous profitons de nous baigner, de se laver, certains de faire du snorkeling, manger un plat de spaghetti, un petit café et repartons en direction de San Miguel. Prenons cap au 246°, rêvons encore et encore au Cap Vert, mais devons virer au cap 96° et reprendre malheureusement notre route. Brutal ! Nous passons le cap au Sud de l’Ile avec son joli phare, et curieusement le vent change complètement de cap, il se forcit, le temps change et s’assombri. Etonnant se changement ! L’ambiance à bord est festive, euphorique. Nous passons devant le port de Las Galletas (quel dommage de voir la fin de notre voyage encore avant de l’avoir terminé !) et arrivons à San Miguel, avec un vent encore forci, nous sommes rappelés à la concentration pour l’entrée au port qui ne va pas être facile : pas de place disponible, mais à rappeler par VHF au moment de l’entrée, mais que cela tienne : nous avons un rendez-vous important, très important !

Nous devons en effet rejoindre nos amis Hervé et Mélanie, qui sont partis cet été pour entamer leur tour du monde sur leur Allure 45 et qui sont amarrés au port. Nous rentrons, nous les apercevons nous attendant sur la digue et nous amarrons à couple à « Myriades ». Enfin les retrouvailles ! Des grandes enlacées, des moments d’émotion et puis de découverte ! Quel beau bateau qu’ils ont fait construire pour réaliser leur rêve : La route de Magellan. Je vous invite à suivre leur aventure sur www.myriades.ch.

La marina de San Miguel est l’une des plus importantes rencontrées par ceux qui vont traverser l’Atlantique. Une ambiance de fête y règne, probablement due, au faite qu’il s’agisse d’un point de rencontre des tourdumondistes à la voile! Vous y admirerez donc un spectacle inoubliable au sein d’une ambiance conviviale et sympathique. Nous arrivons trop tard pour les formalités et repartirons à l’aube le lendemain : la place sera donc gratuite.


Vendredi 2 novembre :

Tenerife (San Miguel - Las Galletas)

Ce vendredi nous prévoyons le départ à 8h00 pour profiter de la demi-journée qui nous reste, avant de rendre définitivement le bateau à Las Galletas. Le vent souffle fort. Nous prévoyons de s’approcher de la montagne rouge (souhait/rêve/impératif d’une équipière ;)). Nous prenons le café avec nos chers amis et nous nous quittons d’un au revoir. L’ambiance est maussade, nous sommes tristes, rêveurs, jaloux… mais sans compter ce qui nous attend : de loin la navigation la plus exaltante de ces deux semaines : vent à force 6, avec une houle de 3m, au près serré, Markus à la barre ! Juste la cerise sur le B-EAU gâteau que nous venons de vivre. Tout le monde a la banane, rigole, rit, déconne, jubile, mais surtout profite de ces derniers instants pour faire le plein de toutes ces émotions, de ces sensations de liberté, de réussite, d’accomplissement, de force humaine et de la nature, que nous venons de partager à 8 et qui clos ces deux semaines d’aventure de vie extraordinaire…



Nous devons en ramener un maximum à la maison, pour ne pas oublier, pour repartir, pour continuer à rêver … et continuer à naviguer, naviguer, naviguer ! Nous sommes comblés ! Nous regagnons ainsi le port de Las Galletas, l’approche est serrée, l’amarrage au ponton d’essence difficile (en cul de sac) avec les rafales de vent, et les places à la Marina y sont très serrées. Markus exécute la manœuvre et amarrons avec une facilité impressionnante … ahh qu’est-ce que nous sommes devenus bons !!!! Nous profitons de cette dernière soirée pour partager un vrai festin : un excellent dîner mexicain au port et aussi boire … un peu ! Les mojitos sont à tomber, tant dans le sens propre qu’au figuré ! A ne pas manquer.


Samedi 3 novembre :

Tenerife – Genève

La nuit à Las Galletas a été bien courte pour certains. Le bruit du vent se glissant, sifflant entre les mâts et faisant taper les drisses, nous a bercé toute la nuit. Lors de navigations précédentes, il m’est arrivé de sortir/voler sur le pont, serrer les drisses, ou au cas échéant maudire ceux qui ne l’avaient pas fait avant d’aller se coucher. Mais cette nuit, il nous a bercé, tendrement, comme une douce musique qu’il fallait à tout prix retenir, pour se souvenir, pour la faire vivre au retour et qu’elle continue la MAGIE de ces 1063 milles que nous venons de parcourir. … Ce matin il faut se lever, repartir, rentrer à la maison et retrouver les nôtres, à qui nous allons raconter ce récit, à travers lequel nous continuerons de naviguer … de rêver.


Et par-dessus tout …


Nous tenons à adresser un immense MERCI à Markus, pour son professionnalisme et son engament sans faille, pour sa générosité d’âme, sa bienveillance, pour sa passion qu’il partage en toute simplicité et qu’il transmet à chacun d’entre nous … MERCI MERCI MERCI de nous avoir permis de vivre un moment unique et une expérience si exceptionnelle et extraordinaire.

A quand la prochaine croisière ?

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